"Quand on est seule, vivante, avec son chameau dans une immensité morte, emplie de silence et de religiosité, on comprend qu'on n'a pas le droit d'interpréter les merveilles que la nature nous révèle. Il faut les transcrire telles qu'elles se manifestent, avec la pureté des impressions qu'elles vous causent."
Geneviève Demnati (1893-1964)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Geneviève_Barrier_Demnati

mardi 8 mars 2011

Geneviève Demnati, l'Isabelle Eberhart du Sud marocain


Voici une histoire de femme, peu ordinaire et précurseur de nos mères, françaises qui épousèrent des marocains dans un contexte peu favorable à la mixité. Des femmes remarquables qui vécurent le voyage comme un pont entre les peuples. La petite fille de ce couple revient, par un récit pudique, sur ce choix de vie, d'une femme qui avait l'habitude de voyager pour aller "sur le motif" : peindre - quand d'autres, tout aussi atypiques, au même moment, crapahutaient ou ethnographiaient ces mêmes vallées et montagnes reculées - souvent en prenant des risques qu'elles-mêmes ne mesuraient pas. Elle nous a laissé des carnets d'impressions dans l'Atlas et les vallées présahariennes, des fusains, des huiles ou gouaches réalisées sur place.
Le couple, Geneviève Barrier et Lahoussine Demnati, représentait tous deux l'idée même du vrai cosmopolitisme : un lieu que leur maison évoque, puisque les héritiers en conservant ces idées généreuses, ont laissé la demeure-atelier-bibliothèque-riad intacte. Un bonheur au coeur d'une Taroudant endormie, que j'ai eu le privilège de visiter et qui rappelle que l'on ne doit mettre de frontières entre les états ni même entre les êtres, mais que surtout nous sommes égaux que l'on soit d'un côté ou de l'autre de la Méditerranée...
Rédigé par Salima Naji
http://www.salimanaji.org/

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