"Quand on est seule, vivante, avec son chameau dans une immensité morte, emplie de silence et de religiosité, on comprend qu'on n'a pas le droit d'interpréter les merveilles que la nature nous révèle. Il faut les transcrire telles qu'elles se manifestent, avec la pureté des impressions qu'elles vous causent."
Geneviève Demnati (1893-1964)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Geneviève_Barrier_Demnati

mercredi 18 mai 2011

Le Patrimoine...

Lors de la présentation de mon livre à la Villa des Arts de Rabat, dans le cadre du mois du Patrimoine, j'ai pu parler de Tagoundaft ; Geneviève Demnati nous laissé des pastels et des notes qui sont un témoignage de la splendeur passée de ces Kasbahs du Haut Atlas, ce qu'il en reste donne à réfléchir...


Tagoundaft en 1926


Tagoundaft en 2007

"Encore toute une après midi de marche. Sous les fleurs. Voilà Tagoundaft perché sur son rocher entouré d’arbres en fleurs, tours blanches dans un ciel mauve, murs énormes, portes rouges sur un fond bleu de montagne. Délicatesse exquise qui s’allie au changement à une violence sauvage et âpre. Nos mules grimpent péniblement le chemin en lacet, sous la voûte de la grande porte des bergers, des chèvres se groupent autour d’un grand feu. Nos mules entrent sous le porche noir, le portier nous indique le chemin, chapelet à la main, clé de bois suspendue à son cou, des femmes sortent de partout, dans l’ouverture d’une porte une vieille s’immobilise dans sa pose accroupie et apeurée, les chiens hurlent et les enfants fuient se couvrant la tête de leurs guenilles pour éviter le mauvais sort de mon regard.
Sur sa mule suivi de deux esclaves, le maître de céans, Si Lahcen revient au petit trot de ses oliveraies à son château."

Geneviève Demnati